"Les CRT ont du plomb dans l’aile. N’en déplaise à Carmelo Ezpeleta, la cohabitation des pimpantes MotoGP avec ces hybrides associant des châssis prototypes à des moteurs dérivés de série n’a pas suscité l’enthousiasme escompté. Si cette formule a permis de sauver la saison en grossissant les rangs d’un championnat clairsemé, elle n’en est pas pour autant pérenne, faute de performances et de fiabilité.
On évoque aujourd’hui dans les rangs du paddock la disparition des CRT à l’horizon 2014. Si cette éventualité devait être confirmée cette semaine par l’annonce du règlement qui prendra effet dans un peu plus d’un an, les instances dirigeantes pourraient compter sur Honda et Yamaha, déjà prêtes à mettre la main à la pâte. Et ce non sans intérêt, car il s’agirait pour les marques japonaises de développer des produits à mettre en leasing.
Yamaha n’évoque pour l’heure qu’un moteur et un package électronique, tandis que le HRC planche sur une version “production” de sa MotoGP, laquelle serait proposée en location aux équipes satellites à un prix qui ne dépasserait pas le million d’euros.
Chez Honda, on a déjà tout prévu : la RC213V “production” pourrait être développée dès la saison prochaine, grâce à la participation au championnat de Ryuichi Kiyonari. Sa place est toute trouvée : il retrouvait pour l’occasion le Team Gresini en remplacement de Michele Pirro. Le pilote japonais connaît déjà Fausto Gresini pour avoir assumé le rôle complexe de remplaçant de Daijiro Kato après son décès en 2003. Depuis, il a tracé sa route et remporté notamment trois titres de champion BSB. Il a également inscrit son nom à quatre reprises au palmarès des 8h de Suzuka.
« C’est une option, » confirme Livio Suppo à MCN. « Pour le moment, la décision finale n’a pas été prise quant à la poursuite du projet de RC213V “production”. Si ce projet se poursuit, alors il vaudra peut-être mieux avoir un pilote japonais pour développer une telle moto, afin qu’il puisse communiquer avec les ingénieurs. Kiyonari est clairement une option. »
Bien entendu, Fausto Gresini aimerait avoir voix au chapitre et préfèrerait pouvoir former une jeune pousse, mais les intérêts de Honda et, plus globalement, l’avenir du championnat du monde pourraient en décider autrement."
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